Vignes et Savoirs Oubliés à Néret
Ce dimanche 8 septembre, de bonne heure, Néret se prépare à la troisième fête de la vigne et des savoirs oubliés, organisée par l’association du Sentier de l’ô Vi.Ve. Tout commence par une randonnée.
Peu à peu le jour se lève, les premiers randonneurs arrivent le bâton en main impatients de découvrir le sentier de Ferrières, Espace Naturel Sensible du Département de l’Indre, ou se succèdent éolienne, lavoirs, mare, chemin creux ou la nature demeure paisible. Puis un peu de réconfort, le ravitaillement au cabinet de vigne propose le radillat, gâteau fait maison, jus de pomme et jus de raisin de l’association Sentier de l’ô Vi.Ve.
Jean Pierre Balaire Président de l’association fait la visite du verger conservatoire de variétés anciennes comme la pomme Belle Fille, la poire Curé.
Cette année, le raisin Prima choisi pour sa maturité au 15 août est juste bon à déguster. Ce cépage est utilisé pour son jus qui est pasteurisé à la Société pomologique de Neuvy St Sépulcre.
Les visiteurs ont pu goûter la confiture de Noah, et se régaler avec les belles graines du raisin Prima.
Le public présent à la causerie dégustation sur les vins vivants, animé par Dominique MOURRAIN fut très surpris lors de la dégustation des vins naturels. Des parfums, des saveurs auxquels nous ne sommes pas habitués mais qui méritent d’être découverts.
L’après-midi, c’est toute une petite foule qui se rassemble dans une ambiance conviviale, entre mairie et salle des fêtes, autour de nombreux stands et avec une animation musicale.
Les artisans d’art sont présents avec notamment nos vanniers de « Foutu Brin ! » Ils réalisent un jeu d’échec géant en vannerie, on devrait les revoir bientôt disputer une partie dans la cour d’un château. Notre souffleur de verre se taille un beau succès, son art est spectaculaire, mais bien d’autres stands sont présents (poterie, vannerie…).
Plus loin, nos spécialistes des loisirs créatifs présentent leurs œuvres.
Coté rue, le vin est à l’honneur, c’est sa journée également, beaucoup des instruments présentés sont encore utilisés pour les vendanges traditionnelles qui se préparent dans de nombreuses vignes de notre secteur, l’alambic, en fonctionnement ici (sauf qu’il ne distille que de l’eau : règlementation oblige), lui aussi effectue toujours sa tournée pour distiller vos fruits.
A coté, un magnifique stand d’outils anciens et si vous vous posez des questions, vous trouverez un spécialiste pour vous répondre. Cette bêche crantée, connaissez-vous son utilisation ? Elle servait à pêcher les anguilles dans les fossés ! On comprend pourquoi elle n’est plus guère utilisée, mais elle est le témoin d’une époque.
D’autres stands font revivre d’anciens métiers, notamment liés aux textiles, avec notre cardeuse ou notre fileuse. A l’extérieur sont exposées deux « brayes » , présentes autrefois dans toutes les fermes, elles servaient à broyer les tiges de chanvre pour en récupérer la fibre ; nous avons également retrouvé, parmi les outils exposés, le peigne qui servait à débarrasser les fibres des résidus laissés par la braye.
Une autre fabrication présente dans toutes les fermes : celle des cordes, mais si l’instrument est simple, la façon de l’utiliser est moins connue : nous avons droit à une démonstration.
Le clou de la journée, ce sont les ateliers, d’abord celui de fabrication du beurre et du fromage : on écrème, on baratte et la motte de beurre se forme… La plupart des personnes présentes ont fait ces gestes dans leur jeunesse, c’est avec plaisir qu’elles les retrouvent pour nous.
L’autre atelier concerne la lessive à l’ancienne. Le lavoir, au centre du village, pourquoi a-t-il été construit ? Aujourd’hui il reprend vie. On frotte, on tape, on essore. Mais c’est un métier de femme, un homme s’en mêle et voilà, il casse la batte !
Montrer les gestes anciens, c’est aussi apprendre aux jeunes : à faire le radillat par exemple, ou à la poterie.
D’autres sont restés jeunes plus longtemps que d’autres, avec ce magnifique modèle réduit de la batteuse. Tout fonctionne et est animé à l’air comprimé. A ce niveau là, c’est aussi de l’art !
Et le long d’un mur, les épouvantails, pour le moins originaux, attendent qu’on les juge.
Merci à Dominique