Maurice Sand était ethnographe

Publié le par nous-en-boischaut-sud

En ces temps de bicentenaire de la naissance de Maurice Sand, chacun se penche sur l’apport du fils de George Sand pour sa propre discipline : peintre,  illustrateur, marionnettiste, écrivain, scientifique, archéologue, historien...

Maurice Sand était ethnographeMaurice Sand était ethnographe

  Du côté des Thiaulins de Lignières,  on est plutôt ethnologue et c’est cet aspect là qu’ils ont mis en lumière. La conférence a eu lieu le 4 aout, cela aurait dû être dans la cour du château comme pour toutes les conférences du cycle « Ecoutez-voir » mais, compte-tenu des conditions météo, nous nous sommes rabattus sur la tuilerie.

Daniel Bernard et Mic Baudimant étaient à la manœuvre et l'assistance était nombreuse !

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Dès l’adolescence, Maurice Sand est poussé à dessiner, il rejoindra l’atelier de Delacroix. Finalement il sera plus dessinateur que peintre, avec un côté volontiers satirique.

C’est avec cet art qu’il s’exprimera : il produira de nombreux documents dont l’intérêt ethnographique n’est pas à dédaigner. Il fournit des illustrations pour « Le Diable à Paris » mais surtout il illustre les « Légendes rustiques »  mises en forme par George Sand : une anthologie des croyances populaires qui sauve ainsi une partie de la littérature orale berrichonne.

Maurice Sand était ethnographe

Les illustrations de Maurice Sand font l’objet d’excellentes critiques à leur sortie. Les dessins de ce bestiaire fantastique où le mystère côtoie le merveilleux créent une ambiance toute particulière dans des paysages inquiétants avec ces cieux tourmentés, la lune et ces têteaux, arbres emblématiques du Berry.

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Voilà toute une illustration de l’imaginaire berrichon qui permet de fantasmer sur les légendes avec les visions de la nuit dans les campagnes !

Maurice Sand est aussi une source ethnographique remarquable sur les costumes, tout d’abord au cours de ses voyages où il dessine la cuisinière à Majorque ou lors de son voyage en Afrique du Nord

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et en Amérique pour « Six mille lieues à toute vapeur » où il dessine les costumes espagnols, algérien, américain …

Mais pour nous l’intérêt est surtout pour le costume berrichon dans « L’Assemblée de Nohant » (1842) où il montre une société paysanne avec une grande diversité de costumes (contrairement à l’image figée imposée au 20ème siècle par les sociétés folkloristes) : les couleurs, les formes des coiffes et des chapeaux … et notons bien que nos paysans ne dansent pas en sabots mais en souliers !

Maurice Sand était ethnographe

Ses dessins, très précis, montrent de façon réaliste les personnes au travail : le faucheur, l’épandeur de fumier avec ses guêtres de protection, la bergère…

Ses costumes de marionnettes relatent l’évolution dans le choix des tissus, du chanvre vers le coton.

Maurice Sand fixe les coutumes et traditions : les rituels du mariage (chou de la mariée…), les enterrements, les fêtes (foire de La Berthenoux)… tout est parfaitement réaliste et certains détails qui apparaissent sur ses dessins nous posent aujourd’hui question : à quoi servait la potence sur la place de La Berthenoux ? Une partie de la mémoire a disparu !

Maurice Sand était ethnographe

Il montre les travaux des champs tels qu’ils se pratiquaient à l’époque : le retour de la moisson, la gerbaude, l’araire, les bœufs à l’attelage, mais aussi les animaux (cochons, chevaux …) toute la vie rurale de la seconde moitié du 19ème siècle. Maurice Sand dessinait  avec précision, l’œil sur le détail, comme aujourd’hui nous prenons des photos !

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La ville de La Châtre a acquis un lot de 4000 dessins de Maurice Sand : une source majeure d’étude ethnographique ;  travail  passion futur pour nos ethnologues berrichons.

Et comme à chaque séance du cycle "Ecoutez-voir", la conférence se termine par une petite collation, toujours originale. Cette fois-ci : friture et fromenteau. Pas mal ! Merci Thiaulins et Thiaulines !

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