De Vicq-Exemplet à Guédelon

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Guédelon, le seul endroit en France (au monde ?) où on construit un château-fort en plein 21ème siècle ! On construit, on ne restaure pas ! Ici, il n’y a jamais eu de château-fort auparavant. Et on ne fait pas n’importe quoi : tout est réalisé sous le regard critique des meilleurs scientifiques, archéologues et historiens. Il nous faut donc aller voir cela !

Voilà le beau sujet de visite organisé par l’association SVP Vicq-Exemplet le 17 avril. Parti au petit matin, nous arrivons à Guédelon vers 10h après un petit arrêt à Sancerre.

De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon

Là, nous sommes pris en charge par des guides qui nous expliquent ce projet qui a débuté en 1998, qui emploie 70 personnes et qui est totalement autofinancé par les visites (320 000 visiteurs l’année dernière). Une telle entreprise, réalisée avec tout le sérieux nécessaire, est extrêmement complexe.

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Si on veut être rigoureux, il faut commencer par être précis : d’abord il faut une date de référence. Le château, on le construit comme si on était en 1228, ce sera un château philippien (tels qu’on les construisait sous Philippe Auguste : comme Le Louvre ou Dourdan) mais le seigneur qui le construit est un modeste chevalier, les moyens ne sont pas les mêmes. Voilà le contexte historique.

Pour construire aujourd’hui un château comme en 1228, c’est fou le nombre de questions que nous sommes amenés à nous poser : comment étaient montées les pierres jusqu’en haut des murailles ? Dans la maçonnerie, on utilisait de la chaux, mais comment étaient construits les fours à chaux ? Avec quels matériaux ? Certes des constructions du 13ème siècle subsistent, des documents historiques existent : des écrits, des documents comptables, des enluminures, des vitraux … C’est tout un travail de recherche qui est mené constamment ; ici on fait de l’archéologie expérimentale.

Ainsi, ce sont 40 ouvriers qui travaillent, comme au Moyen Age, sur ce chantier et tous ces ouvriers sont à notre disposition pour nous montrer leur travail et leur façon de travailler. Il y a là les métiers de la pierre, évidemment, du carrier au maçon ou au tailleur de pierre ; les métiers du bois, du bucheronnage au charpentier ; le travail du fer, du traitement du minerai à la forge ; les fabricants de couleurs pour la réalisation des fresques, de tuiles et carrés de sol… Tout est réalisé comme au 13ème siècle, la seule concession à la modernité concerne la sécurité : filets de sécurité sur les échafaudages, lunettes de protection et casques de chantier s’ils étaient inconnus à l’époque, sont obligatoires sur le chantier.

De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon
De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon

C’est tout un village médiéval qui vit : il y a le boulanger, mais pour la farine il faut un moulin, il est construit un peu plus loin, au bord de la rivière, il y a les charretiers pour transporter les pierres ou les bois, mais pour tirer les charrettes, il faut élever les animaux … On trouve un cordelier et une vannière …

De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon
De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon

Et pour nourrir travailleurs et visiteurs, la taverne du château est là, qui nous sert un repas dans une ambiance médiévale avec hippocras à l’apéritif, une bonne soupe bien chaude car la taverne est ouverte à tous vents et le 17 avril 2016, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne faisait pas chaud !

De Vicq-Exemplet à Guédelon

Et l’après-midi, pendant que nous visitons le château et les différents chantiers, d’autres passent aux travaux pratiques avec des ateliers de taille de pierres.

De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon
De Vicq-Exemplet à GuédelonDe Vicq-Exemplet à Guédelon

Le château, commencé en 1998 en est à peu près à la moitié de sa construction, il pourrait être terminé dans 15 à 20 ans. Certes, notre seigneur de 1228 aurait été un peu plus rapide, une dizaine d’années lui aurait suffi, d’abord parce qu’il aurait employé d’avantage « d’oeuvriers » mais également parce qu’en 1998, il nous faut réapprendre les techniques de 1228, et cela demande du temps !

Mais tout ce travail de recherche commence à porter ses fruits, maintenant c’est le chantier de Guédelon qui permet aux historiens de résoudre quelques énigmes qu’ils se posaient. Les échanges vont dans les deux sens.

Merci à l’association SVP Vicq-Exemplet dont l’objectif principal est, rappelons le, la rénovation de l’église de Vicq-Exemplet. Nous retrouverons cette association le 22 mai lors de la brocante de Vicq-Exemplet et où paraitra le troisième numéro des « Chroniques de Vicq-Exemplet et alentours ». Compte-tenu de la qualité des deux premiers numéros, cette parution est très attendue.

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