Gaston Couté : la Butte Montmartre à Châteaumeillant

Publié le par nous-en-boischaut-sud

Ce vendredi 10 février 2012, le pôle culturel de Châteaumeillant rendait hommage au poète de Meung sur Loire, Gaston Couté (1880-1911) mais pas seulement Couté, Mac Nab, Bruant entre autres chansonniers étaient au rendez-vous dédié à la Butte Montmartre.

Couté

Pour cet hommage, Gaston Couté est interprété par des spécialistes. D’abord le groupe berruyer « A Couté d’chez nous » composé de Mireille Braun, Jean Pierre Gallien et Bernard Lhéron; ils sont accompagnées par nos amis et voisins du Chatelet, le groupe « Coup de 4 »,  formé par Jean-Claude LAPORTE (vielle à roue), Delphine BORDAT (accordéon diatonique, flûte traversière, cornemuses), Magali BORDAT (vielle à roue, guitare, chant) et Arnault Guillamont.

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Après une très généreuse introduction musicale par "Coup de 4", le spectacle commence par la chanson de Gaston Couté qui lui a permis d’intégrer les cabarets montmartrois : « Le champ de naviots » réflexion sur la mort, en patois solognot-beauceron ; ce n’est pas du patois berrichon mais ça y ressemble.Le public est ravi.

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Puis on enchaine avec les chansons ou textes d’inspiration anarchiste qui ont fait le succès de ces cabarets au tout début du 20ème siècle : le « Meeting du métropolitain » de Mac-Nab, « les Electeurs » de Couté…

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Chansons et textes anarchistes sont entrecoupés de chansons populaires de l’époque que tout le monde connaît et que la salle peut reprendre avec les artistes.

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Tout reste étonnamment actuel à un bon siècle de distance ; pour preuve, ce texte :

 

" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.  

Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être.

Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.

L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.

Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.

Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.

Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.

On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".


Cela ne vous rappelle rien ? Il s’agit bien sûr de Victor Hugo à propos de Napoléon III ; vous pensiez à autre chose ?

 

Et le spectacle se termine après un deuxième rappel par la célèbre chanson de Gaston Couté "Les mangeux de terre", peut-être plus connue sous le nom de "Chemineau !" qui ironise sur les riches paysans beaucerons avares et prompts à labourer les chemins communeaux pour faire pousser leur blé.

 

Très agréable soirée. Merci au groupe "A Couté de chez nous" pour la qualité de leur interprétation et le choix des textes, Merci au "Coup de 4" pour la générosité de leur interprétation. Le public a été emballé !


Merci à BP pour les photos.


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