A St Pierre des bois, les portes avaient des oreilles
Une belle cinquantaine de personnes était présente au vernissage d’une exposition à voir et …à écouter « Les portes ont des oreilles ».
Un peu dérouté au début, le public a suivi « portes à portes », les expressions personnelles résultant d’un travail collectif de six artistes de la région : Cathy Cluzel et Christine Froelicher de Châteaumeillant, Isabelle Vandenbosch de Sidiailles, Marc-Michel Gabali des Archers, Pierre Giacomini de Vesdun et Jean-Yves Ruscon de Saint Saturnin.
L’idée directrice proposée par Michel de Lannoy, chercheur en ethnomusicologie, est d’introduire, à travers un objet sonore spécifique, à une démarche sur l’ensemble du patrimoine sonore environnemental de la Communauté de communes. Pourquoi les portes ? S’intéresser aux portes, c’est s’intéresser aux relations sociales et au patrimoine sensible collectif.
A cet effet, la conception de la démarche se déroule en deux étapes :
- une phase de collectage préalable, rassemblant des séquences d’environ une minute trente et rendant compte de la diversité contrastée des sons de portes et des quelques paroles qui les « encadrent ».
- après écoute les artistes ont « choisi » un son et traduit les émotions ressenties enune phase de travail en atelier encadré par Nicolas Diaz, artiste plasticien, diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d’Arts de Paris.
Bruits, émotion, imagination, restitution, chaque artiste crée sa propre démarche :
- Cathy Cluzel émue par les bruits de sa petite enfance chez des grands parents commerçants, construit une boutique à sons, à découvrir avec son amplificateur
- Conversations entre deux portes, miaulements récurrents de chat, Christine Froelicher bâtit une image en marionnette
- Porte qui grince, porte que l’on ferme, pour Isabelle Vandenbosch ce sont les secrets que l’on cache, confessionnal.
- Porte qui ouvre sur le magasin, crissement du papier d’emballage, la porte est le papier que l’on froisse pour Marc Michel Gabali,
- Pierre Giacomini, dans un déor évoquant des cabines téléphoniques, associe sons, mots et instruments qui les propagent,
- Mystère de la porte qui s’ouvre, imaginaire romanesque de l’adolescence, Jean Yves Ruscon retrouve la mansarde bibliothèque.
Cette installation collective au sein de l’église de Saint-Pierre-les Bois a permis au public d’écouter les portes connues, reconnues et comprendre leurs histoires, de ne plus passer à côté d’une porte future sans comprendre ce qu’elle peut nous dire.
Il en est ainsi de l’idée même du territoire, qu’il soit international ou intercommunal : un entrelacs de frontières franchissables.