Rencontre avec Bernard BENNAVAL à l'Atelier de Vannerie Vicq-Exemplet

Sur l’invitation de René MARTINAT, Bernard BANNAVAL est venu nous présenter son travail de vannerie. René avait rencontré Bernard lors de la fête des vieux outils à Rezay et souhaitait  faire partager son enthousiasme.

Menuisier-ébéniste de son métier, Bernard BENNAVAL est également : sabotier, vannier, musicien (vieille et cornemuse), polyglotte et peut-être  bien autre chose encore. Peut-être même aurait-il fait un temps dans la dentelle (aux fuseaux).

Menuisier-ébéniste, il travaille le bois massif (portes, escaliers, meubles tous styles). Il a réalisé  le couvercle des fonds baptismaux de l’église de Chezal-Benoit, couvercle qui avait été volé ; musicien,  il fait partie ou a fait partie de groupes folkloriques (par exemple, le troupiau de Saint-Michel.) ; vannier,  (prix international) il œuvre en tant que dignitaire depuis 2015 au sein de la Confrérie des Façonniers de l’Osier, Ordre National qui rassemble des vanniers et des osiériculteurs, à Villaines-les-rochers.

Fils, petit-fils, et même au-delà, de sabotier, il a toujours vécu dans le bois et l’odeur du bois. Métier, loisirs, ce n’est surtout que passion et passion ; passion du beau, du bien faire, passion du terroir, passion des traditions.

A 17 ans, il décide de devenir menuisier, au grand regret de son père qui espérait le voir poursuivre ses études. Son père  lui demande quand même de continuer jusqu’au bac. Ce qu’il fera. Le diplôme en poche, il entre immédiatement en apprentissage puis part sur les chemins du compagnonnage. Plus tard, il trouve à s’installer à la Celle-Condé. Là, trouvant l’atelier trop petit, il construit son propre atelier, suffisamment grand pour travailler plus à l’aise.      

IL  est venu avec ses paniers, les paniers qu’il a confectionnés et naturellement ses chapeaux  ainsi qu’avec quelques panières anciennes.

Ses propres paniers n’ont pas à rougir devant les paniers de nos anciens – ce sont de véritables œuvres d’art.

Dans le cas des paniers anciens, il existait dans certaines régions des fabriques spécialisées  dans un ou deux modèles. Chaque ouvrier avait son modèle et pour des raisons de rentabilité, ne faisait que celui-là. Le panier atteignait son excellence.

Bernard utilise plusieurs modes de tressage, mais celui qu’il utilise le plus souvent,  pour ses chapeaux notamment, est le mode damassé (on passe les brins devant et derrière deux montants à la fois et on décale d’un cran à chaque changement de brin, ce qui donne un  effet de damier). Cela rappelle la technique du tissage.

Comme nombre de vanniers passionnés, il crée et améliore ses outils. Pour cela, il fait parfois appel à des copains d’autres corporations que le bois, ferronnerie par exemple. Voir son piano pour calibrer son osier.

Là également, ce sont de très beaux objets, de luxe pourrait-on dire. Nous sommes loin de notre petit atelier hebdomadaire.   

La vannerie existe probablement depuis que l’homme existe. Les plus anciens objets de vannerie qui ont été identifiés ont été trouvés  au Proche-Orient entre le IX et le Ve millénaire avant Jésus-Christ. Son utilisation est  multiple : agricole, artisanale, vie domestique. Aujourd’hui, Elle peut être artistique. Elle est faite de matériaux que l’on trouve dans son environnement (châtaignier, noisetier, chêne, osier (oisil), viorne, chèvrefeuille, carex, ronce, clématite sauvage, genêt,  etc.….

Le travail de la vannerie, pour les néophytes, ne demande que peu d’outils (un couteau de vannier à lame recourbée mais un simple opinel fait l’affaire (nos ancêtres utilisaient une lame en silex),  un fendoir,  mais certains anciens se servent de leurs doigts. Accessoirement, on utilisera quelques outils courants. Et pour calibrer l’osier, j’ai vu la boite à sardines à fentes multiples.

La vannerie n’est pas une activité facile. Le  premier panier sera difforme, déséquilibré, grossier, mais il peut-être beau quand même car le « Professeur » fera toujours en sorte que vous en soyez fier. Pour cela, il mettra souvent la main à la pâte avec patience et gentillesse. Si vous êtes vraiment doué, en quelques mois, vous réaliserez des paniers de plus en plus soignés. Et, si vous êtes vraiment très doué, vous en ferez une œuvre d’art.

Toutefois et avant tout, ce qui est le plus important, c’est le plaisir de faire dans un environnement et une compagnie agréable, qui est bien le cas à l’atelier vannerie de VICQ-EXEMPLET. 

Bien entendu, la matinée s'est terminée par un bon repas convivial chez Martine.

Pour mieux connaitre Bernard – voir le lien youtube ci-dessous : https://www.youtube.com/watch?v=VTGqP45MDHM, le reportage de Nicolas AMOROSO

Merci à Auguste pour les photos.