L’homme qui rit à Puyferrant

Publié le 2 septembre 2021 par nous-en-boischaut-sud

Ce 28 aout, le programme de spectacles « Ballade en Boischaut» nous proposait, en nocturne, une lecture musicale du roman de Victor Hugo « L’homme qui rit » sur l’esplanade de Puyferrant au Châtelet.

Dès l’arrivée, nous nous trouvons dans un décor magnifique : les lumières de la scène éclairant l’église de Puyferrant et faisant ressortir les décors architecturaux, c’est magique !

Une lecture musicale, c’est simplement une lectrice et une musicienne. Le premier tour de force de ce spectacle est de réussir à faire passer un livre de près de 400 pages en une lecture de seulement un peu plus d’une heure ; il a fallu en faire des coupures ! Pourtant le récit lu est parfaitement cohérent, les coupures dans le texte sont parfaitement gommées et il ne manque rien pour la compréhension de l’intrigue. Cela dénote un impressionnant et fructueux travail en amont sur le texte. Il est vrai que le texte original comporte pas mal de digressions !

Cette heure de lecture est soutenue par un accompagnement musical adapté entre fond sonore, chant et musique évoquant l’atmosphère maritime du roman, son monde onirique, sa férocité ou sa douceur, c’est selon...

C’est un Victor Hugo social et politique qui nous est révélé. La majeure partie de l’œuvre a été écrite lors de son exil à Guernesey et de Guernesey, Victor Hugo crie sa haine de l’aristocratie anglaise qui, nonchalamment écrase le petit peuple miséreux.

Il nous plonge dans l’Angleterre du début de la fin du 17^ème siècle avec un enfant abandonné et mutilé par des « comprachicos » (voleurs d‘enfants) pour en faire un phénomène de foire (un homme qui semble rire constamment à cause d’une déformation permanente de son visage). Du plus bas de l’échelle sociale, cet « Homme qui rit » se retrouvera au sommet de la hiérarchie en étant reconnu comme un héritier de la plus haute aristocratie anglaise. Mais même ainsi, même de son rang de pair, il ne pourra rien contre l’ignoble injustice de la classe aristocratique : le sarcasme est l’arme dernière de cette caste si l’un des leurs se rebelle !

Une magnifique interprétation d’Anne Gaëlle Jourdain soutenue musicalement par Marie B. Jourdain.